« C'est comme un homme qui partait en voyage :
...il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. 15 A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. 16 Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. 17 De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. 18 Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
19 Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. 20 Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. — 21 Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'
22 Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. — 23 Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'
24 Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. 25 J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'
26 Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. 27 Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. 28 Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. 29 Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. 30 Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !'
Cette parabole semble dure, on y sent de l'injustice de la part du maître envers un serviteur qui n'a pas fait de faute. Comment Jésus peut-il annoncer une telle parabole, lui qui prend la défense des mal-aimés?
D'autant plus qu'ici il semble avoir un discours économique, faire fructifier son argent, en période de crise économique son message est bien choisi!
Blague à part, ce message est beaucoup plus profond que les mots peuvent le laisser présager. Évidemment, le maître ici fait figure du Seigneur, les serviteurs représentent les hommes. Cette parabole est d'abord une critique de la paresse, si les deux serviteurs ont été actif, le troisième ne l'a pas été. En second lieu, il critique l'ignorance et la peur. Comme il est dit, le troisième serviteur croyait connaitre le maitre et il pensait qu'il était de nature colérique. Combien de fois agissez-vous avec de bonnes intentions, mais étiez vous dans l'erreur à cause d'une mauvaise connaissance des choses. Surtout qu'ici, le 3e serviteur percevait le maître comme étant quelqu'un de vengeur, ce qui l'a poussé à l'inaction. Dieu n'est pas vengeur et d'ailleur, qui peut se permettre de savoir ce qu'il est vraiment? Enfin, cette parabole insiste surtout sur le don, la générosité. D'abord, le maitre confie son argent à ses serviteurs, il ne leur donne pas, ce n'est ni un prêt, il leur confie, on pourrait faire un jeu de mots en disant que Dieu nous confie des talents par sa grâce. Ces talents, qu'on fait les serviteurs? Ils les ont mis sur le marché, autant Dieu leur a été généreux, autant, eux ont été généreux à l'égard des autres en faisant fructifier leurs talents. Et les intérêts, que Jésus nous fait voir comme de l'intérêt est en fait le résultat du bien qu'on fait les 2 premiers serviteurs, leur satisfaction n'est pas monétaire, il est excellent spirituellement. Que fait le troisième pendant ce temps? Il cache son talent, il est inactif, paresseux et égoiste. Lorsque Dieu demande des comptes et en voyant les deux premiers serviteurs, il leur donne l'argent qu'ils ont amassé. Alors qu'il retire le talent à celui qui est resté inactif. On peut transposer cette parabole en société, que l'individu soit radin ou paresseux, parce qu'il a peur de Dieu ou de son ombre ou peu importe la défaite qu'il trouvera, par son inaction, il se trouve à commettre une faute de par son choix. Les intérêts des talents des deux premiers serviteurs, c'est le résultat de leurs actions, ils ont été actifs.