En étant tombé sur un texte de Montaigne, (un de mes auteurs préférés), une fois de plus jubilation pour moi de toucher vérité. Evidemment que la liberté est intimement lié à la mort... Nous portons notre mort en chacun de nous, nous avons beau la fuir, elle est là et détermine beaucoup de choses de notre nature humaine. Le seul qui le dit de la façon la plus claire et la plus simple est Montaigne :
"La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a désappris à servir.
Tu ne meurs pas de ce que tu es malade ; tu meurs de ce que tu es vivant.
C'est à la condition de votre création, c'est une partie de vous que la mort ; vous vous fuyez vous-mêmes. Cet être qui est le vôtre, que vous jouissez, a également par à la mort et à la vie. Le premier jour de votre naissance vous achemine à mourir comme à vivre.
... que philosopher c'est apprendre à mourir.
... Quand la jeunesse meurt en nous, qui est, en essence et en vérité, une mort plus dure que n'est la mort entière d'une vie languissante, et que n'est la mort de la vieillesse. D'autant que le saut n'est pas si lourd du mal être au non être, comme il est d'un être doux et fleurissant à un être pénible et douloureux.
... vous êtes mort après la vie ; mais pendant la vie, vous êtes mourrant, et la mort touche bien plus rudement le mourant que le mort, et plus vivement et essentiellement.
Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive.
Ce n'est pas contre la mort que nous nous préparons. Un quart d'heure de passion sans conséquence, sans nuisance, ne mérite pas des préceptes particuliers. A dire vray, nous nous préparons contre les préparations de la mort."