Cette fin de semaine, j'ai vu le film Goût de la cerise, ou dans sa langue originale, Ta'm e guilass réalisé par Abbas Kiarostami.
L'histoire qui se déroule seulement durant une soirée raconte les péripéties d'un homme en Iran qui se promène en véhicule. En fait, il veut se suicider, il en a assez de la vie, veut en finir avec. Pour se faire, il trouve d'abord un jeune soldat d'origine kurde. Il lui explique son projet et lui demande non pas de l'aider à faire son projet à se tuer, mais à revenir le lendemain, vérifier s'il est mort et si oui, remplir le trou de terre. Le soldat refuse, malgré la récompense, l'équivalent de six mois de salaire pour ce travail. Notre homme déçu par cette réaction, poursuit son chemin. Il se promène près d'une carrière, là il tombe sur un gardien, un afghan. Ce dernier l'invite à manger et prendre le thé. L'homme refuse mais aperçois l'ami du gardien, un séminaire pour devenir imam. Il va le voir et lui propose le même projet. Par conviction, le séminariste refuse et tente de convaincre l'homme de ne pas se suicider, sans succès. Enfin, l'homme rencontre un taxidermiste. Celui-ci avoue avoir tenté de mettre fin à ses jours, la vie le fatigait, il en avait marre. Malgré qu'il soit marié et père, une nuit, il se rendit sous un arbre pour se pendre. Toute la nuit, il réfléchit à son geste. Lorsqu'à l'aube, il touche une cerise provenant de l'arbre, il l'a mange, il la trouve bonne. Peu après, il voit des enfants qui s'amusent, il voit leur beauté, tout à coup, il voit le soleil se lever, quelle splendeur! Par contre, l'homme ne se laisse pas émouvoir par ces paroles et enfin, le taxidermiste accepte de faire le travail, mais pour gratuit, tout en étant convaincu que l'homme ne se suiciderait pas...
Ce film est une ode à la vie, il ne nie pas que la vie est dure, qu'on n'a tous nos misères, nos peines, mais on est toujours impressionné de voir que malgré nos soucis, il y en a toujours qui en ont de plus grands, de plus durs et eux, ne lâchent pas, ils espèrent...
La forme du film est spéciale. Jamais on voit les gens parler ensemble, la caméra les sépare en tout temps. La caméra est presque toujours dans le véhicule. Le décors est fade, l'homme se promène dans une carrière, il y a qu'une couleur, le jaune. La poussière et la sueur est omniprésente. Pour une personne comme moi, venant de l'occident, voir un film provenant d'Iran revet une certaine fraicheur, combien de films a-t-on l'occasion de voir provenant de cette partie du monde? Très peu. La fin est spéciale, mais je n'en dis pas plus. J'ai aimé le film pour la question qu'il amène, aideriez-vous quelqu'un qui voudrait se suicider? Et ici, l'état (l'armée) et la religion (le séminariste) ont refusé.