Les histoires de Nasr Eddin Hodja

Nasreddine est un personnage célèbre pour les blagues du moyen orient d'asie centrale d'europe orientale dans les zones islamisées par les Turcs, c'est un peu le toto de France, sauf que pour Nasreddine, il y a eu aussi derrière ces blagues, des critiques envers la société ou des groupes particuliers, parait il que le personnage est la création d'un ordre souffi, dans le but de faire passer certain message dans la bonne humeur.
Il semblerait que ce Nasreddine ait vraiment vécu, il y a sa tombe qui date du XIII e S en Turquie, mais la tombe est vide peut etre une farce de nos aïeuls
Enfin ! voilà une image que j'aime des musulmans, des gens qui savent entrer dans l'autodérision, réfléchir par l'humour, critiquer les leurs, voilà une image que j'aime a contrario de l'image qu'ils se donnent souvent ces temps ci de gens qui se prennent au dessus de la moyenne générant un narcisisme collectif auquel je me refuse d'adhérer. En tout les cas vous verrez que les musulmans n'ont pas besoin qu'on les carricature car ils sont capables eux même de s'auto critiquer et de parler d'eux en autodérision, ce qui fait preuve de sens critique et d'humilité dans un sens.
On peut réfléchir sur la société à travers l'humour, penser sans forcément user de verbiage, penser la société par l'humour, l'humour est un merveilleux moyen d'user avec art et esprit la critique sur des individus et sur les traits sociétales.
Pour que vous voyiez un peu les musulmans comme des gens aimant la vie et l'humour tout en réfléchissant sur certains sujets j'ajouterai régulièrement des blagues de Nasr Eddine. Une des meilleures façon de s'ouvrir aux autres c'est par le biais de l'humour.
j'ajoute pour illustrer mes propos la citation de Montesquieu auteur des lettres persannes

Le serieux est le bonheur des imbéciles. Montesquieu.

Comment s'y prendre pour être bien traité.

Nasr Eddin a décidé d'aller au nouveau hammam qu'on vient de construire. Il s'y rend à la première heure dans sa tenue ordinaire : caftant bien usagé, turban douteux, savates éculées. Les deux garçons de bain ne daignent même pas jeter un oeil sur ce pauvre bonhomme, qui doit donc se débrouiller tout seul pour se laver. Aussi sont ils très étonnés lorsque, en sortant il leur laisse à chacun un joli pourboire.
Le jour suivant, le Hodja revient et aussitot les "hamamci" s'empressent auprès de lui et le traitant comme un grand seigneur. Ils le lavent au gant de crin, l'enduisent de boues chaudes, le massent aux onguents, le fouettent avec les herbes, le parfument. Nasr Eddine n'a jamais ressenti un tel bien être ; pourtant, au moment de repartir, il leur laisse à chacun un misérable petit aktché. Ils sont à nouveau stupéfais, et furieux.
- Que se passe-t-il, seigneur ? Ne t'avons-nous pas bien traité ?
- A merveille, mais il y a une chose que vous ne semblez pas comprendre : le pourboire d'aujourd'hui, c'est pour hier, et le pourboir d'hier c'était pour aujourd'hui.

:cheers: Nasssrèèdiiiiiiiiiinnn


Profonde pensée.

Dans la douce tiédeur du hammam, Nasr Eddin se laisse aller une fois de plus à énoncer de profondes pensées :
- Ah, mes amis ! Plus je vais, plus je me dis que la vie est comme une fontaine d'eau chaude...
- Très intéressant, fait son voisin après un long silence recueuilli, mais qu'entends-tu au juste par là ?
- Qu 'est-ce que j'en sais, moi ? Je ne suis pas philosophe !

:cheers:

Tout dépend de l'endroit

Nasr Eddine aime beaucoup aller au hammam.
Un matin qu'il s'y détend, il ressent un tel bien être qu'il se met à chanter à tue tête. Il se découvre alors une voix magnifique, talent qu'il n'avait jamais soupçonné en lui.
Aussitot il se rhabille et court à la mosquée. Il grimpe quatre à quatre à l'assaut du minaret et une fois là haut, commence à chanter le plus fort possible.
D'en bas le muezzin furieux, l'apostrophe durement :
- Par Allah ! descends de là mécréant ! D'abord ce n'est pas l'heure de la prière, et puis tu chantes faux. Tu as une voix à faire fuire tous les fidèles.
- Que veux tu, lui répond Nasreddine, le monde est mal fait. Si seulement on avait construit ici un hammam et non une mosquée tu saurais quelle voix splendide est la mienne !

Quand le voile cache la misère...

Nasr Eddine avait atteint l'âge de se marier, ses parents firent des recherches pour marier leur fils comme le voulait la tradition, une jeune fille de bonne famille était à marier dans leur entourage, les familles après avoir longuement discuter, fixèrent la date du mariage.
Nasr Eddine allait enfin découvrir les plaisirs de l'amour et fonder une famille, mais bien sur comme le voulait la tradition il n'avait pas encore vu la jeune fille.
Vient le jour du mariage, Nasr Eddine impatient attendait la nuit de noce.
Quand enfin il se trouva seul avec sa jeune et nouvelle épouse, il se précipita vers elle et lui dit :
- maintenant ôte ton voile je veux enfin découvrir celle avec qui je partagerai ma vie.
La jeune fille ôta le voile qui recouvrait son visage et oh surprise et horreur ! elle était affreusement laide.
Nasr Eddine était déçu et ne dit pas un mot.
La jeune fille brisa le silence, elle demanda à son époux comme le voulait la tradition, devant qui désormais en tans qu'épouse pouvait elle se dévoiler.
Nasreddine lui répondit : devant qui tu veux mais surtout pas devant moi.

l'imam et le fidèle


Un jour on vient en consultation juridique demander à Nasr Eddine:

-Si l'imam lache un pet, à la mosquée, que doivent faire les fidèles ?

-Ce qu'ils doivent faire est évident, répond Nasr Eddine : aller chier.

Tout le monde sait que NasrEddine n'observe pas le ramadan. Pourtant après le coucher du soleil, ils vient s'attabler avec les autres pour l'iftar, c'est à dire le moment ou l'on rompe le jeune, le repas du soir. Les gens se fachèrent au bout d'un certain temps :
- Nasreddine ta place n'est pas avec nous actuellement, répond quelqu'un de l'assemblée.
Un autre renchérit :
- Tu pourrais avoir au moins cette décence.
Alors Nasreddine ofusqué leur répond :
- Vous voulez donc me damner ? Déjà je ne jeune pas, je ne fais pas mes prières, je ne distribue pas l'aumone. Si en plus je ne participe pas à l'iftar, comment Allah va-t-Il pouvoir encore me considérer comme musulman ?!


Une fois de plus Nasreddine a réussi à s'introduire dans un banquet ou il n'était pas convié. Mais ce coup ci, le maitre de la maison s'en aperçoit sur le champ :
- Nasr Eddine que fais tu là ? Je ne t'ai pas invité que je sache !
Nasreddine lui répond :
- écoutes moi bien Omar ! ce n'est pas parceque tu manques à tes devoirs que je vais me détourner du droit chemin !!