Une petite histoire sur le féminisme américain.
NOW (the National Organization For Women)NOW a été formé en 1966 après un congrès des Commissions d’Etats sur le statut de la femme pour répondre à la froideur des membres de la commission pour l’égalité des chances en matière d’emploi et devant le refus de traitement au fond des dossiers sur les discriminations sexuelles. Betty Friedan, rendue célèbre lors de la parution de son ouvrage : The feminine Mystique, est la fondatrice de cette nouvelle organisation la NOW. Les mots qu’elle gribouilla sur une serviette en papier restèrent célèbres et donnèrent le mot d’ordre à la nouvelle organisation : « To take the actions needed, to bring women into the mainstream of American society, now, full equality for women, in full equal parnership with men »
La marginalisation des femmes au sein de la société américaine était le principal cheval de bataille. NOW était la première association indépendante qui osait faire figurer le terme « feminist » dans l’énoncé de ses objectifs. C’était aussi la première à vouloir lutter contre la discrimination sexuelle dans tous les domaines. On n’aspirait pas au développement d’une contre culture mais à l’intégration des femmes à cette culture comme membre apparentière et de les associer au pouvoir.
NOW est donc une organisation traditionnelle, puisque son idéal est un idéal américain dans lequel la notion de compétition joue un rôle important, solidement structuré NOW ne refuse aucun allié.
Au niveau national, à celui de l’Etat et sur le plan local, cette organisation a mis en place la hiérarchie classique : présidente, vice-présidente, secrétaire etc ; elle a créé les habituelles commissions chargées de faire des rapports sur tel ou tel problèmes ; elle a opté pour le système d’adhésion formelle et des cotisations régulières. Cette structure a beaucoup d’avantages pratiques : celui de permettre une coordination efficace entre ses différentes sections ; celui de représenter pour le pouvoir un interlocuteur valable, dont sont connus les responsables, les objectifs et les tactiques ; celui enfin de pouvoir se présenter en public, à la presse et à la télévision comme une organisation sérieuse, cohérente et réfléchie.
NOW a le pouvoir de rassembler un nombre important de femmes, d’organiser de grands meetings, de grandes manifestations et exercer un pouvoir de pression conséquent sur les autorités en faisant prendre conscience aux femmes américaines qu’en tans que citoyennes elles peuvent faire flexir les autorités en leur faveur. Mais cette super structure, hiérarchisée et organisée, souvent efficace a été largement critiqué par d’autres féministes parfois même au sein de l’association.
Le mouvement de libération des femmes, un courant qui refuse une super structureD’autres féministes ont eu une attitude « anti-élitiste », certaines veulent l’abolition de toute relation d’autorité qui est un caractère propre à une société machiste.
Les Féminists groupe New Yorkais se rendirent compte que malgré les déclarations d’égalité et de fraternité, les femmes de la classe la plus aisée qui avaient reçu une meilleure formation de dont les propos étaient les plus clairs, dominaient toutes les séances au détriment des autres ce qui aggravait le manque de confiance de certaines et se laissaient donc manipuler.
Les féministes eurent l’idée de mettre au point un système de tirage au sort, dans le but de désigner ainsi les responsables des tâches « créatrices » (relations avec la presse et la télévision, présence des conférences, articles etc) et celles des travaux de « routine » (courrier …) ; elles assurèrent ainsi une répartition plus équitable des charges. Elles inventèrent en outre un système de jetons, permettant d’éviter que certaines ne monopolisent les débats ; chaque féminist avait au départ, un certain nombre de jetons, qu’elle devait rendre à chaque fois qu’elle prenait la parole. Peu à peu, le jeton devint un symbole du respect d’autrui, de l’importance d’écouter tout le monde sans interrompre la discussion.
Cette absence de structure formelle ne constituait pas toujours un atout, il est difficile de prendre contact avec les responsables puisqu’il n’y en a pas, de tenir compte de revendication formulées de façon anarchique. Souvent l’action de ces groupes connaît une moins grande continuité que celle des organisations traditionnelles.
Le mouvement de libération est un courant qui s’organise de façon beaucoup plus local et regroupe en fait différents groupes à caractère socio-économique qui varient selon les groupes et où diverses minorités sont représentées. Leur mode de fonctionnement se caractérise par l’organisation de groupe de discussion et de travail souvent réguliers où l’homme y est souvent exclu à la différence de NOW car pour les radicales, la femme doit par elle-même détruire les mythes qui la définissent et qui biaise sa véritable identité en l’assujettissant au pouvoir des hommes. Par conséquent elle doit exclure l’homme lors de ces rares moments où elle peut s’exprimer et tenter de comprendre sa position. Il est à noter que ces groupes souvent créés de façon spontanée souffrirent cruellement du manque de moyens et beaucoup se dissouent aussi vite qu’ils se sont créés.
Il ne faut pas cependant mettre en opposition NOW et le mouvement de libération des femmes car souvent des partisanes sont souvent dans divers groupes, et les manifestations et colloques concernant les femmes rassemblent souvent des individus de diverses tendances mais qui ont des objectifs communs.
les réactions anti-féministes au sein de la société américaineLa réaction provient de la base, c’est à dire de la société, tans chez les hommes que chez les femmes.
Les hommes d’abord ne sont pas enthousiaste face à cette révolution qui se dessine remettant en cause les valeurs morales de la société.
Si dans les années 60, l’idée de femme fut active dans le domaine du travail fut bien accepté dans la culture américaine, cela ne voulait pas dire qu’on rompait avec les valeurs traditionnelles. La femme restait dans son identité avant tout comme le pilier du foyer, si elle travaillait ce n’était que pour aider l’époux à améliorer la condition sociale de la famille.
Les revendications des féministes à vouloir une égalité des chances et des salaires avec les hommes dans le domaine du travail fut mal perçu par beaucoup d’hommes qui craignaient la compétition dans une sphère qui leur était jusque là réservé.
Du côté des femmes, particulièrement celles qui avaient franchi la quarantaine ou qui étaient d’origines modestes, pour beaucoup elles ne purent s’identifier et se reconnaître aux nouvelles revendications féministes car finalement leur rôle fut remis en cause, et beaucoup se sentirent dévalorisées en tans que femme au foyer, elles ont toujours cru en la justesse de ces normes sans jamais vraiment les remettre en cause.
Caroline Bird à classé les femmes anti-féministes en deux catégories :
- les Old masculinists : celles pour qui la place de la femme est au foyer, ses tâches lui étant imposées par la Nature-même.
- Les New masculinists : celles qui pensent qu’il faut adapter le rôle traditionnel de la femme aux exigences modernes pourvu que la vie des hommes ne soit pas modifiée.
Ces deux tendances se dressèrent contre les mouvements féministes mais en s’alimentant souvent de préjugés qui veut que les féministes ne sont en fait que des femmes frustrées qui haïssent les hommes. Ainsi la « league des pussycats » revendiquèrent leur féminité avant tout en admettant qu’il faut des changements dans la société, mais si l’on se tient à leurs revendications, on est forcé d’admettre qu’elles se sont basées sur des apriori et n’ont pas véritablement étudier les problèmes soulevés par les féministes.